Le SNP (syndicat natonal des perfusionnistes) a vu le jour au début du mois d’octobre.
En son nom, je me permets de vous adresser ce courrier pour partager avec vous nos
intentions et la ligne directrice du syndicat.
Depuis plusieurs années, les missions des perfusionnistes se sont largement diversifiées et complexifiées. En plus de l’activité au bloc opératoire, qui est en perpétuelle évolution, les perfusionnistes sont devenus des acteurs indispensables dans l’évaluation et la réhabilitation ex vivo des greffons pulmonaires et cardiaques. Ils font partie intégrante de l’UMAC dans pratiquement tous les centres français et participent activement à la surveillance des patients sous ECMO ainsi qu’à la formation du personnel de réanimation en charge de ces patients. Les prises de décision lors d’une CEC se font en étroite collaboration entre anesthésistes, chirurgiens et perfusionnistes, mais ces derniers ont une habileté technique indéniable et spécifique qui s’acquiert avec une formation longue. De plus, ils maîtrisent les interfaces informatiques, l’utilisation de machines complexes, les notions de biomécanique et de biomatériaux. Le métier de perfusionniste comporte maintenant deux facettes indissociables : une part soignante et une part d’ingénierie.
Depuis les débuts de la CEC, la formation des perfusionnistes était réalisée uniquement en compagnonnage. Ils avaient la possibilité d’accéder à une formation théorique par le biais d’un DU à Bordeaux ou Paris (le DIU n’existant plus depuis de nombreuses années).
En 2020, un Master en santé parcours CEC et assistance circulatoire a été créé pour harmoniser la formation des perfusionnistes français. Beaucoup de perfusionnistes se sont investis et continuent de s’investir dans ce Master. Il répond parfaitement à nos besoins et à nos attentes.
Néanmoins, l’article R4311-9 du code de la santé publique stipule que « l’infirmier ou l’infirmière est habilité(e) à accomplir sur prescription médicale écrite, qualitative et quantitative, datée et signée, les actes et soins suivants, à condition qu’un médecin puisse intervenir à tout moment : […] Préparation, utilisation et surveillance des appareils
de circulation extracorporelle ». Il n’est aujourd’hui, plus possible de définir le rôle des perfusionnistes par cette seule phrase ! De plus, malgré une formation académique d’un niveau élevé, ces professionnels, une fois diplômés, retrouvent leur poste initial sans aucune valorisation.
Les sociétés savantes n’ayant pas pour vocation de rentrer dans des négociations salariales, le Syndicat National des Perfusionnistes a été créé. Il vient en complément de la SFACCEC pour négocier avec les instances dirigeantes les grilles indiciaires et les modalités de création du métier de perfusionniste.
Pour son attractivité, il devient urgent de créer un véritable métier de perfusionniste, ainsi que son cadre juridique et une grille indiciaire à la hauteur des responsabilités et de la formation de ces professionnels. En janvier 2023, dans des recommandations coécrites et co-signées par la SFACCEC, la SFCTCV et l’ARCOTHOVA, il est clairement indiqué
que « tous les prérequis sont aujourd’hui réunis pour permettre de faire évoluer cette profession vers un statut et une valorisation indiciaire attendus de tous les perfusionnistes. Cette profession est en danger. Les filières dont leurs actions dépendent sont en danger ».
Laurent Mathieu
Président du SNP
mail : contact@snperfu.fr – site web : www.snperfu.fr